3 « grandes batailles » pour la souveraineté agricole : le plan de Macron pour l’alimentation française

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Au cours d’un récent discours sur les problèmes auxquels est confronté le secteur agroalimentaire, Macron a affirmé que les « orientations stratégiques » et les « réorganisations majeures » de l’industrie sont nécessaires pour assurer la sécurité à long terme de la production alimentaire. Il a fait référence à « 3 batailles » pour y arriver.

1. La redistribution du pouvoir dans la chaîne d’approvisionnement

Le 31 janvier dernier, le ministre français de l’Alimentation et de l’Agriculture, Stéphane Travert, a présenté au cabinet un projet de loi visant à remédier à un déséquilibre apparent du pouvoir dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

La législation s’est appuyée sur une consultation approfondie entre le gouvernement et le secteur alimentaire, qui a débouché sur un examen du secteur alimentaire intitulé « Etats Généraux de l’Alimentation ». Il a été relancé l’an dernier par Macron pour la deuxième fois seulement dans l’histoire de la France. L’objectif de l’AGE est de garantir aux agriculteurs un prix équitable pour leurs produits tout en augmentant l’accès des consommateurs à une alimentation saine, durable et sûre.

2. La reconquête de la souveraineté sur le marché libre

La deuxième grande bataille concerne la question de l’autosuffisance de la chaîne alimentaire française. Macron a exprimé son ambition de réduire la dépendance de la France à l’égard des protéines végétales importées, notamment le soja et les engrais azotés.

En effet, « la France est dépendante à 40 % des importations de soja OGM et à 60 % des engrais azotés : nous n’avons donc pas de réelle souveraineté », a-t-il déclaré, avant d’insister sur le fait que les accords de libre-échange ne présenteraient pas de risque pour les producteurs agroalimentaires : « Il ne faut pas avoir peur de cette ouverture mais s’organiser pour être les gagnants secteur par secteur ».

Macron a spécifiquement cité l’accord de libre-échange Europe-Japon comme un avantage pour le secteur agricole. Il affirme que la France doit également adopter des mesures de protection lors du projet d’accord de libre-échange avec le bloc commercial sud-américain Mercosur.

3. L’amélioration et la garantie de la durabilité alimentaire

Enfin, le président a évoqué la problématique de la durabilité environnementale dans la production alimentaire. Il a indiqué que l’industrie agricole était à la fois un contributeur et une victime du changement climatique.

La prévalence des engrais chimiques et l’érosion des sols qui en résulte représentent un risque pour près de 20 % des sols français. En novembre 2017, la France a lancé un débat controversé au sein de la Commission européenne sur l’extension des pratiques du glyphosate, désherbant omniprésent. Le débat a abouti sur un projet de prolongement de la licence de glysophate par l’UE pour une durée réduite de cinq ans.

Macron s’est déclaré favorable à un délai de trois ans interdisant l’utilisation du produit chimique en France. Il a admis que l’interdiction serait improbable s’il n’y avait pas de solutions alternatives, mais il a gardé l’espoir que 90% des terres cultivées en France pourraient remplacer le glyphosate. Pour les 10 % restants, le gouvernement va catalyser les efforts pour trouver des solutions de travail en poursuivant la recherche.

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